Pour vivre une aventure collective, il y a la télé-réalité : un pur divertissement. De « l’entertainment » comme disent nos amis anglo-saxons.
Pour les entreprises, l’organisation d’un « hackathon » c’est le goût de l’aventure, l’esprit collaboratif et en même temps un moyen de libérer la créativité des équipes en leur faisant vivre une expérience hors de leurs missions habituelles pour mettre au point un produit ou un service, dans un but d’amélioration continue.
Le concept du Hackathon est né aux Etats-Unis, dans la Silicon Valley, à la fin du 20ème siècle, dans la communauté des développeurs adeptes des logiciels libres. Il s’agit de défier et de partager des idées pour trouver une application utile à une organisation.
Le mot « hackathon » est la contraction de :
Un hackathon s’organise sur 2 ou 3 jours. Des équipes planchent sur des projets d’applications numériques ou des services en ligne. Elles sont composées de talents divers : développeurs, designers, entrepreneurs : tous ensemble pour la conception d’un prototype.
Pour la petite histoire, le hackathon est une compétition réunissant des pirates informatiques (nos « hackers ») : ils doivent dans un temps contraint trouver le moyen de pénétrer un système informatique normalement protégé. En anglais, cette longue description se résume par le verbe « to hack ».
Aujourd’hui, les entreprises ont fait évoluer le concept en l’élargissant à une résolution de problématiques. Cela peut aller jusqu’à des salariés qui se trouvent empêchés de réaliser leur travail en raison d’un blocage, d’un point de rupture. Grâce à un hackathon ils peuvent, par exemple, imaginer un dispositif d’organisation de réunions à distance pour éviter les déplacements de collaborateurs pour une journée.
Pour apporter une solution et pour avancer, elles réunissent les compétences expertes sur le sujet. Ce petit monde travaille ensemble pendant une durée courte. Les méthodologies Agile ou Design Thinking peuvent être choisies pour donner un cadre à leur projet.
Le marketing s’est approprié le principe du hackathon pour lancer de nouveaux produits ou services, sous la forme de prototypes. Les participants sont des salariés, des partenaires et même des utilisateurs ou clients qui apporteront leur points de vue sur le produit ou service.
Les entreprises reconnaissent de plus en plus la nécessité de faire appel à leurs effectifs, partenaires ou clients pour faire émerger de nouvelles idées et innover.
Les participants sont des salariés de l’entreprise issus de différents métiers pour mixer les points de vue. Certains d’entre eux sont des experts dans leur domaine pour apporter de la profondeur au projet.
Une réunion de compétences choisies dans un cadre hors du commun, sans souci de logistique stimule le bouillonnement d’idées novatrices.
Le lieu peut être un emplacement de type loft (imaginer les espaces des start-up) ou un espace de co working. Choisir un lieu original pour inviter les participants à sortir de leur zone de confort, un espace inspirant qui favorise leur créativité et suffisamment grand pour que plusieurs équipes puissent travailler en même temps chacune de son côté sans avoir l’impression d’être à l’étroit.
Les repas sont livrés pour éviter la restauration collective quotidienne. Pendant les deux jours, les participants se voient distribuer fruits, friandises et boissons. Ces volontaires sont en outre les premiers à être concernés par le futur produit ou service. Ils connaissent très bien l’environnement et sont soucieux d’améliorer l’existant. En d’autres termes, ils sont bien placés pour travailler sur l’expérience utilisateur, l’expérience client ou l’expérience collaborateur selon la nature du projet. Même s’il est encore plus pertinent d’inviter à participer des utilisateurs et clients du produit ou service à perfectionner.
L’innovation est désormais au cœur du dispositif des organisations qui souhaitent subsister dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Et l’innovation passe par la créativité et la recherche de nouveaux modes d’amélioration continue. Par souci croissant d’économiser leurs ressources financières et pour éviter de recourir à des ressources externes qui n’ont pas d’aussi bonnes connaissances de leurs produits, services ou modes de fonctionnement, les entreprises peuvent organiser un hackathon.
Ajoutons que le principe du hackathon et autres philosophies créatives sont arrivées avec les start-up, ces jeunes pousses où l’esprit d’entreprendre et de monter en puissance est prégnant.
Facebook fait figure de précurseur. Grâce à Mark Zuckerberg, les employés de sa firme se frottent régulièrement à ce principe.
Parmi les hackathons les plus célèbres, citons la fonction « like ».
Une seule règle était imposée : concevoir un projet n’ayant pas de lien avec son périmètre usuel. Les participants se mettent à la place de l’usager.
En France, des entreprises comme AXA, Orange, Pernod Ricard et même la SNCF ou la RATP ont essayé l’exercice. C’est courageux et flatteur pour les entreprises de service public d’accepter de se remette en question et donc d’être conscients de leurs lacunes et de vouloir progresser pour améliorer leur dispositif.
Avec les difficultés économiques et les réformes nécessaires, nous sommes satisfaits de constater que le hackathon quitte sa phase expérimentale des premières années de ce troisième millénaire pour s’intégrer à la stratégie globale de l’entreprise.
Le hackathon était au début un concept technique où collaboraient des développeurs informatiques. Il se démocratise dans de plus en plus d’entreprises et quitte la sphère informatique. On peut envisager des hackathons sur n’importe quel sujet dans n’importe quel domaine d’activité ! Comme le groupe Axa France qui a organisé son premier hackathon pour améliorer la relation client. Il faut le voir comme un formidable moyen d’innover ensemble dans l’entreprise pour le bien commun. Comme le dit le CEO d’Axa France, Franck Mouchel «Avec les hackathons, nous cherchons à sortir du schéma d’innovation classique»